Freinet Celestin

 

Sommaire

 

                                                                                                       

 

I- Mais qui était donc Célestin Freinet ?                                                               

 

II- Freinet : à l’orée d’une pédagogie alternative.                                                 

Présentation théorique de sa méthode pédagogique.                                 

1-1 Naissance de la pédagogie Freinet avec l’école de Bar-sur-Loup.       

1-2 Quelle pédagogie ?                                                                               

1-3  Les idées fondamentales de la pédagogie Freinet.                               

1-4 Les trois principes fondamentaux de sa pédagogie  à l’école.               

1-5 A quoi reconnait-on une classe basée sur la pédagogie Freinet ?        

 

La Déclaration Internationale des Droits de L’enfant                               

et la pédagogie Freinet.

 

III- Concrètement, dans la pratique                                                                    

La transformation des apprentissages.                                                        


Ce qui est propre à la pédagogie Freinet.                                                  

                                                                      

 

I- Mais qui était donc Célestin Freinet ?

Célestin Freinet est né le 15 Octobre 1896, à Gars, petit village montagnard des Alpes Maritimes, éloigné de toutes infrastructures et dont la ville la plus proche se trouve à deux jours de marche du village. De par ce caractère retiré de la commune, toute son enfance correspondra à la vie d’un enfant rural de cette époque, au milieu des travailleurs des champs et intéressé par les métiers artisanaux. Cet engouement pour les savoirs-faires artisanaux, les modes et rapports de production, les comportements sociaux et les valeurs des ruraux de l’arrière pays méditerranéen de cette époque se retrouve dans ses ouvrages écrits tel que « L’éducation du travail » en 1946. Ces notions seront également pour Freinet la structure majeure où techniques et valeurs de la pédagogie Freinet s’établiront.

 

La première école que Freinet fréquente propose seulement un livre de lecture, aucun matériel pédagogique, aucun manuel scolaire n’est à disposition des élèves. Bon élève, le jeune homme est envoyé au Cours complémentaire à Grasse, et entre, après l’obtention du concours en 1912, à l’Ecole Normale d’instituteurs de Nice.

La guerre de 1914 éclate. Freinet ne peut terminer sa formation professionnelle et il est appelé pour remplacer un instituteur mobilisé, mais six mois plus tard, il sera lui aussi rattaché à l’armée et partira au front.

Grièvement blessé à la poitrine, après une longue convalescence et après avoir été reconnu mutilé de guerre à 70 %, Célestin Freinet reprend son métier contre les avis des médecins. Cet épisode de la guerre a fortement marqué Freinet qui dénonce entièrement la guerre « il ne faut pas que ça se renouvelle, il ne faut pas que la génération à venir connaisse cette horreur que nous avons connue »

Ses premières explorations ont donc débouché sur le fait de ne pas inventer une doctrine mais des pratiques dans la classe, et de faire vivre ces pratiques dans une classe accueillant des enfants du peuple. La genèse de ses pratiques se développe alors au contact des élèves.

Dans sa volonté de créer une continuité aux activités proches de la vie des enfants par un écrit, source d’apprentissages scolaires, Freinet instaurera la première imprimerie en classe.

En 1926-1928, Freinet rencontre Elise, une enseignante artiste qui prend partie aux innovations de celui-ci. Ils se marient et travaillent tout deux à l’école de Saint Paul, non loin de Nice.

Cependant, Freinet est entrainé dans une affaire où il se retrouve victime d’une cabale de la part de notables conservateurs du village de Saint Paul. Cette affaire eu une portée nationale mais également historique pour le mouvement de l’Ecole moderne. Emergea alors  le projet d’ouvrir la première école Freinet, une école privée et laïque, l’école de Vence. Construite à partir de 1934, elle put accueillir des enfants en 1935. Or, les débuts furent difficiles, ses méthodes nouvelles bousculent et dérangent, et la plupart des enfants étaient en difficulté sociale de la région parisienne, un peu plus tard, des orphelins réfugiés de la guerre d’Espagne. Cette école fut le tremplin aux nouvelles innovations techniques tel que le plan de travail hebdomadaire, le conseil de coopérative, le journal mural.

Cette avancée permet au mouvement de reprendre de l’importance et de se propager comme le soulignent les stages pédagogique pour les nouveaux adhérents en 1938 et 1939.

La seconde guerre mondiale éclate. Freinet, arrêté pour des raisons politiques, son école fermée et dévastée font de l’année 1940 un nouveau coup d’arrêt. Son internement lui offre un temps important de méditation et d’écriture avec « L’Education du travail », « Essai de psychologie sensible » avant de s’impliquer totalement dans la résistance en 1944.

A la fin de la guerre, le mouvement de Freinet s’amplifie à nouveau avec la création de l’Institut de l’Ecole Moderne Française (ICEM), mais ses idées ne furent pas prises en compte par le pouvoir d’Etat pourtant très favorable à l’Education nouvelle.

Les années 50 son le synonyme du développement à l’étranger du mouvement (Europe, Amérique latine…).

Cependant, cette expansion n’implique en aucun lieu une retranscription de celles-ci à chaque situation.

Célestin Freinet meurt à Vence en 1966, mais le mouvement continue après sa mort et sa femme Elise Freinet entretient la mémoire de son mari.

 

Que reste t-il aujourd’hui de la pédagogie Freinet ? La société française de l’entre-deux-guerres ne ressemble que peu ou prou à la société des années 50, 60 voire 80 et 90 de sorte que ces transformations de la société ont touché les valeurs et techniques de la pédagogie Freinet.

 

 

Naissance de la pédagogie Freinet.

 Après quatre années passées d’hôpitaux en hôpitaux Freinet décide de fuir l’immobilité et la solitude pour devenir « l’artisan du métier qu’il avait choisi : instituteur »

Pendant les huit années passées à l’école Bar-sur-Loup, il met au point l’essentiel de ses méthodes pédagogiques qui au préalable se traduisent par une observation attentive de l’enfant et de ses centres d’intérêt (novateur). L’ouvrage d’Elise Freinet nous rapporte plusieurs situations qu’il a mis au cœur de son travail de façon à élaborer sa propre méthode pédagogique. On peut illustrer ceci par l’exemple du petit Joseph qui, passionné d’animaux, préfère prolonger sa récréation pour observer une chenille à plumes flamboyantes puis y porter tout son intérêt pendant la classe en regardant par la fenêtre plutôt que de s’attarder sur une leçon de lecture. Il est primordial pour lui de prendre en considération l’intérêt de l’enfant et de l’intégrer dans l’enseignement pour éviter: « cette désintégration de la pensée enfantine qui est la plaie de l’école traditionnelle. »

Il se rend compte aussi de l’inutilité de leçons de morale et les remplace par une inspection plus soigneuse des enfants à leur arrivée et une formule de suggestions susceptible d’influencer leurs comportements ; comme par exemple :

« Je suis obéissant et respectueux avec mes parents.

Je suis toujours poli avec mes camarades.

Je prête volontiers mes affaires aux autres.

Je salue tout le monde dans la rue… »

En ce qui concerne les mathématiques, il en conclut qu’ils sont trop « à l’écart de la vie » A la relecture de ces « livres de vie » dont les thèmes ont été choisis par les enfants eux mêmes, il déclare que « la pensée enfantine est l’élément de formation de la personnalité de l’enfant et s’élève contre l’utilisation de manuels scolaires. Ils sont pour lui synonyme d’une pensée adulte imposée à l’enfant en le dominant de façon arbitraire. »

S’étant auparavant insurgé contre les manuels scolaires, Freinet élabora le fichier scolaire : un choix de lecture fait par les élèves qui sera mis sous forme de fichier utilisable le moment venu. Les leçons de grammaire sont remplacées par des textes libres, les mathématiques par des problèmes rencontrés dans la vie sociale et familiale et enfin les leçons de sciences par l’observation. Grâce à la C.E.L, l’enseignement est simplifié, dès lors il forge à l’enfant des techniques libératrices qui auparavant lui affligeaient une pédagogie arbitraire, d’autorité et d’oppression. Pourtant la pédagogie enseignée par Freinet se soldera par un échec à Saint Paul. Des raisons extérieures inhérentes au régime vont l’influencer. La ville est divisée en deux camps : les bourgeois qui ne tolèrent pas que des enfants plus modestes reçoivent cet enseignement et des familles plus pauvres comblées de voir que leurs enfants travaillent bien et sont heureux d’aller en classe. La municipalité n’est pas du côté de Freinet qui conçoit l’enfant comme « l’ouvrier de son avenir »

Les techniques pédagogiques préconisaient que l’enfant apprenne à parler, à chanter, à penser…Avec la pédagogie Freinet c’est en parlant et en chantant que l’enfant apprend à parler et chanter mais aussi tout simplement à vivre.

En 1947 est créé l’Institut Coopératif de l’Ecole Moderne (ICEM), puis en 1957 lors d’un congrès, la Fédération Internationale des Mouvements de l’Ecole Moderne (FIMEM).

La charte de l’école moderne revendique une école dans laquelle l’enfant peut s’exprimer, se responsabiliser, faire preuve de coopération, d’expérimentation tout en s’ouvrant au monde.

 

Elle se décline en plusieurs axes :

Ø l’enfant apprend à son rythme

Ø il construit ses connaissances avec ses pairs et les adultes

Ø il développe un sens critique, accède progressivement à son autonomie et à une prise de responsabilité dans une classe vivante et ouverte sur le monde.

 

1-2 Quelle pédagogie ?

 Pour décrire sa pédagogie Freinet parle lui-même de « méthode d’éducation nouvelle pour les écoles populaires ». Elle  repose donc sur l’expression libre de l’enfant à travers divers travaux ou ateliers tels que les textes libres (avec les livres de vie), la correspondance avec d’autres camarades, l’imprimerie et le journal scolaire. Elle permet de responsabiliser l’enfant, ce qu’il a matérialisé au niveau de sa pratique par la production d’un journal : « la Gerbe ». La classe de Freinet est un véritable atelier dans lequel fourmillent les idées et la créativité des enfants. Il met ainsi l’accent sur le rôle du travail et de la coopération au niveau de l’aide à l’apprentissage ainsi que sur l’intégration de l’école dans la vie locale.

Sa pédagogie est dite active, participative car entièrement centrée sur l’enfant ; il découvre par lui-même la majorité de ce qu’il va apprendre. Plus généralement sa pédagogie repose sur le « tâtonnement expérimental » qui, opposé à l’enseignement traditionnel permet à l’enfant de se passionner à l’école du moment que le travail est correctement organisé. L’autorité n’est alors plus indispensable.

On peut résumer sa pédagogie en cette phrase : l’enfant ne comprend bien que ce qu’il transforme ; autrement dit le savoir, l’apprentissage doivent s’encrer dans l’histoire de sa vie de manière à ce qu’ils aient un sens et que l’enfant soit compris et reconnu. Ces principes se basent sur le respect et la confiance.

Il a construit sa pédagogie autour de la « méthode naturelle » qui se caractérise par le fait qu’un grand nombre de connaissances dites scolaires peuvent être acquises par l’enfant au cours d’un processus « naturel ». Ce processus s’appuie sur « un torrent de vie » qui s’apparente à un élan vital qui rend l’enfant curieux, avide de connaissances et expérimentateur.

Comme l’enfant apprend à marcher en marchant et à parler en parlant, la méthode naturelle suit donc la loi du « tâtonnement expérimental ».

Pour Freinet il était primordial de repenser le fonctionnement scolaire. En 1921 il écrit dans la revue « L’école émancipée » : « L’école n’est pas le lieu où l’on apprend telle ou telle chose d’un programme défini. L’école doit être l’apprentissage de la vie. »

Avec cette nouvelle philosophie de l’éducation l’enfant devient un créateur de connaissance et n’attend pas que l’adulte les lui apporte. L’originalité de sa pédagogie repose sur :

Ø l’ouverture de l’école sur la vie,

Ø l’individualisation de l’enseignement,

Ø l’organisation de la classe sous la forme d’une coopérative,

Ø le « tâtonnement expérimental »,

Ø l’éducation au travail avec l’imprimerie.

 

Ses idées fortes sont :

Ø Chaque enfant est un être unique et différent, il n’existe pas d’homogénéité des enfants par tranche d’âge ou par classe

Ø Il convient de lui proposer un cursus d’apprentissage adapté en fonction de sa sensibilité personnelle.

Ø L’enfant ne doit pas être déconnecté de la réalité sociale à l’école.

Ø Il a le droit de choisir son travail.

Ø Le travail est naturel pour l’enfant.

Ø Le travail peut se réaliser de manière individuelle ou collective.

 

Les idées fondamentales de la pédagogie Freinet.

 Une des idées novatrices utilisée par Freinet est la « tâtonnement expérimental » ou « pédagogie de l’erreur » qui repose sur « l’expérience tâtonnée » ; c’est en essayant, en expérimentant et en ajustant en fonction de nos besoins que l’on apprend. Dans son environnement et tout naturellement l’enfant est expérimentateur. C’est par des essais et des erreurs qu’il parvient à se construire. L’enseignant doit alors valoriser les initiatives et les recherches de l’enfant hors des sentiers battus. Il ne s’agit plus de transmettre seulement un savoir ou bien un apprentissage de connaissances mais bien une construction réalisée par l’élève lui-même. L’apprentissage de l’enfant est nécessairement socialisé à la famille, la société ou la nature qui constituent de véritables « recours-barrières ». Cette approche demande à l’enseignant de faire preuve de tolérance, de patience et de travailler à coté de ses élèves plutôt qu’en face d’eux. Ceci rejoint le concept d’accompagnement de l’enfant et de sa famille propre au travail de l’éducateur, c'est-à-dire « se joindre à quelqu’un pour aller où il va en même temps que lui.»

 

L’autre principe fondateur de sa pédagogie est l’implication, pour que l’élève ne soit plus seulement un spectateur mais puisse être un acteur en classe. Pour lui : « Tout apprentissage doit trouver sa source dans l’individu ». Certains enfants ne s’intéressent pas à ce qu’ils doivent étudier car ils n’y sont pas préparés par leur environnement. Freinet disait qu’il fallait « motiver le travail » ce qui passait par la nécessité de « rétablir des réseaux ». Pour éveiller l’attention des enfants il faut inscrire le savoir dans une réalité pour qu’il puisse y donner un sens. Il disait : « l’apprentissage doit se fonder sur le réel perçu, sur l’expérience personnelle ». Cette réflexion à donné naissance à des pratiques telles que la correspondance scolaire, le journal de classe, les mathématiques naturelles ou encore les exposés.

 

Freinet s’appuie aussi sur la communication, l’observation et l’écoute avec le milieu environnant. Ses élèves ont souvent l’occasion d’être à l’extérieur, observent, rencontrent, discutent puis restituent. La communication avec des professionnels ou bien des passionnés en vue d’écrire un article ou de réaliser un exposé est essentielle pour lui. Les classes Freinet ont souvent été pionnières dans l’utilisation de technologies innovantes.

 

La pédagogie de Freinet est aussi basée sur la responsabilisation, l’autonomisation, la valorisation et l’individuation de l’enfant au sein de la classe. L’enfant est systématiquement valorisé dans son travail. La responsabilisation de l’enfant se fait au moyen d’outils tels que le journal avec la création d’articles, le choix de thèmes et l’impression ainsi que des travaux à l’oral.

La coopération, la cohésion et la régulation sont aussi des points importants.

La coopération au moyen du tutorat, du parrainage, du travail de groupe et de la prise en charge d’une responsabilité au niveau du journal ou des cahiers est au cœur de sa pédagogie et évite que chacun ne travaille dans son coin comme on peut le voir dans une école traditionnelle. Cet état d’esprit basé sur l’entraide et la coopération permet le maintien d’une bonne cohésion au sein de la classe tout en tenant compte des spécificités de chacun.

 

Les trois principes fondamentaux.

 

Ø L’école ouverte sur la vie : Freinet refusait la scolastique, l’apprentissage du savoir par de mauvais manuels. Il souhaite développer l’ouverture de l’école sur l’environnement social et naturel.

Ø L’éducation du travail : il dénonce l’exploitation du travail ouvrier dans l’organisation capitaliste, il croit cependant à l’intérêt de la participation de l’enfant à un vrai travail mais en dehors de tout sentiment d’aliénation.

Ø L’école populaire : une école sans classes sociales, accueillante pour tous.

1-5 A quoi reconnait-on une classe basée sur la pédagogie Freinet ?

 

L’école basée sur cette pédagogie permet le développement global de l’enfant.

Dans cette classe il existe des projets collectifs et individuels. Chaque élève a l’opportunité de travailler sur les thèmes qui le questionnent et l’intéressent. Il existe cependant un équilibre entre les activités de groupe et les autres plutôt individuelles de façon à ce que les enfants soient confrontés à la difficulté de travailler à plusieurs, de s’entendre et négocier, peser les avantages et les inconvénients de chacune des pratiques.

Le travail est organisé en partenariat avec les enfants, des plannings sont élaborés. Les enfants ont à leur disposition un plan de travail journalier, hebdomadaire ou de quinzaine. Ainsi ils se gèrent dans leur travail et font quotidiennement des bilans sur leur progression avec l’enseignant. Des activités sont mises en place de façon à susciter la coopération entre enfants et ce plutôt que la compétition. On cherche donc à éviter tout ce qui est de l’ordre de la comparaison inutile, on supprime les classements, les notes et les bulletins avec moyennes.

Tout ceci est remplacé par des évaluations écrites et des bilans concernant les plans de travail.

Les enfants ont un véritable statut dans la classe et un pouvoir de décision concernant les modifications à apporter, les propositions de nouvelles activités…

Ces prises de décisions sont rassemblées au cours de conseils (Annexe 2). Les enfants vont les diriger et en assumer toutes les fonctions (élections du président, secrétariat…).

La classe est responsable de l’édition d’un journal scolaire dans lequel les enfants font paraitre leurs textes libres, les comptes rendus et résultats de leurs recherches et expériences.

Il existe des échanges interscolaires, ce qui permet une ouverture de l’école sur l’extérieur et le monde environnant. La classe est ouverte sur l’extérieur (expositions, visites). L’enseignant favorise l’expression libre, l’aide à s’exprimer le plus librement possible par le biais d’activités comme le dessin, la danse, le théâtre, la musique…L’enseignant respecte aussi les initiatives des enfants, une large place est laissée au « tâtonnement expérimental », il valorise leurs recherches.

Cette classe coopérative est aussi basée sur une attitude particulière de l’enseignant. Il ne fait plus preuve d’autoritarisme ni de laxisme. Il aide la classe à s’organiser comme une cellule vivante qui conduira l’enfant sur le chemin de l’autonomie, des apprentissages et du statut d’un être responsable. Selon cette pédagogie l’enfant est une personne à part entière, ses droits et ses devoirs sont reconnus et respectés, d’où le parallèle que nous pouvons faire avec la Déclaration Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE).

 

2- La Déclaration Internationale des Droits de L’enfant et la pédagogie Freinet.

 

Le 7 Aout 1990, la France ratifie la Convention Internationale des Droits de L’enfant.

Elle le définit comme étant titulaire des mêmes droits et libertés fondamentales que l’adulte et lui reconnait donc le statut de personne et de citoyen.

Les pionniers de l’Education Nouvelle et de l’Ecole Moderne dont faisait partie Freinet ont construit leurs pratiques éducatives sur la reconnaissance de l’enfant comme une personne à part entière avec des intérêts, des besoins, des démarches mais aussi des rythmes propres ; de même qu’un citoyen titulaire de droits et de libertés. Il publie dans la revue « Clarté » un article sur la discipline nouvelle où il écrit : « l’énoncé théorique des droits et des devoirs de l’individu dans la communauté ne suffit plus : c’est la pratique sociale qu’il faut développer afin que l’homme sache plus tard se conduire librement dans diverses occasions de sa vie ».

Néanmoins malgré la place active laissée aux enfants dans les institutions scolaires aucun changement ne s’opère vraiment au sein de la relation éducative. L’enfant demeure un être mineur soumis à l’obéissance ce qui révolte les militants et éducateurs qui se battent pour un apprentissage de la citoyenneté basé sur la responsabilisation de l’enfant. Freinet écrit ceci : « qu’on prépare la démocratie par la démocratie à l’école. Un régime autoritaire à l’école ne saurait être formateur de citoyens démocrates ».

Certains pensent que cette responsabilisation de l’enfant est dangereuse pour son droit à l’enfance et plus particulièrement à l’insouciance.

Or, l’expérience des classes coopératives nous montre que les enfants peuvent être des acteurs responsables si on leur en donne l’opportunité. L’éducateur ou l’enseignant doit rester attentif à ce que sa responsabilité engagée ne vienne pas freiner les tâtonnements nécessaires à l’exercice des libertés. L’enfant doit être maintenu dans une dépendance sécurisante.

 

 

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